Au-delà du cours magistral: Vers des apprentissages autonomes et collaboratifs basés sur de « grandes questions »

Nous enseignions depuis quelques années un cours de première année sur "l'éducation à l'ère numérique", dans la formation initiale des futur-e-s enseignant-e-s du fondamental, sous forme d’un cours magistral afin de véhiculer certaines connaissances théoriques et pratiques dans ce domaine. Cependant, nous avons observé au cours des dernières années que (1) de nombreux étudiants échouaient à l'examen et que (2) beaucoup d'entre eux, lorsqu'ils étaient en 4e année, avaient oublié la plupart des fondements. Ces considérations nous ont amenés à repenser et à remanier nos méthodes d'enseignement et notre façon d'évaluer les résultats d'apprentissage des étudiant-e-s.
Après une première implémentation de notre nouvelle approche pédagogique combinant diverses méthodes actives d'apprentissage au semestre d’hiver 2018 (décrite et réfléchie dans Reuter & Busana, 2018), nous avons effectué quelques modifications basées (a) sur nos propres observations et réflexions ainsi que (b) sur les commentaires des étudiant-e-s tirées de l’évaluation du cours (organisée par notre université).
Dès à présent, plutôt que de les faire travailler sur de « grandes questions » (c.-à-d. des questions pour lesquelles il n'y a pas de réponses simples et faciles à consulter) au cours des séances en présentiel, nous demandons maintenant à nos étudiant-e-s (1) de construire individuellement des connaissances en amont du séminaire sur base de ressources fournies ou tirés de recherches bibliographiques autonomes ; (2) de les présenter, discuter et développer de manière collaborative en petits groupes pendant les séminaires ; puis (3) de les partager et discuter avec nous et leurs pairs et finalement (4) de les conserver dans un portfolio numérique personnel. L’évaluation des apprentissages des étudiant-e-s est effectuée à l’aide de ce portfolio numérique en fin de semestre.