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Abstract :
[en] De nombreux auteurs (Barbier, Mallet, & Parmentier, 2000; Conein & Jacopin, 1994; Suchman, 1987, par exemple) ont mis en évidence le poids des circonstances locales et l'importance du contexte pour la réalisation et le déroulement de l'activité. Nous considérerons l’activité de travail comme un tout dynamique, situé et contextualisé. Le travail est non seulement composé des différentes tâches à effectuer et de l’activité nécessaire pour les réaliser mais aussi du « contexte de travail » regroupant à la fois les caractéristiques de l’environnement et les conditions spécifiques dans lesquelles se déroule cette activité (Pignault, 2011 ; Pignault & Loarer, 2008).
Par ailleurs, différentes autres études (Karsenty & Pavard, 1997 ; Leplat, 2001, par exemple) ont, plus spécifiquement, permis de mettre en évidence que l’action est toujours réalisée dans un contexte particulier qui facilite ou contraint, voire empêche la mise en œuvre et le déroulement de l’activité du sujet.
Nous cherchons alors à mieux cerner l'impact potentiel du contexte de travail (avec ses dimensions sociales, organisationnelles et environnementales) sur la santé perçue des salariés et formulons l’hypothèse selon laquelle le contexte de travail perçu, source de contraintes plus ou moins fortes, impacte positivement ou négativement la santé.
Ainsi, 234 salariés (57% de femmes et 43% d’hommes) âgés, en moyenne, de 35,8 ans (E.T = 11.2) et exerçant dans leur entreprise actuelle des fonctions de cadres (48%), employés (25%) ou ouvriers (23%), depuis 5,7 ans en moyenne (E.T=6,3), ont répondu à un questionnaire décrivant leur contexte de travail, composé de 43 items répartis en 10 dimensions (présentant des indices d’adéquation satisfaisants par modélisation structurale hiérarchique) et au GHQ-12, opérationnalisant la santé (Goldberg, 1992).
Les résultats mettent en évidence des corrélations négatives entre cinq des dimensions de contexte de travail et les scores au GHQ-12 (« Variété et pouvoir d’organisation dans le travail », r= -.21, p<.01 ; « Rapports aux autres dans le travail », r=-.16, p<.05 ; « Sécurité dans le travail », r=-.16, p<.05 ; « Rapport à l’espace de travail », r=-.17, p<.01 ; « Contrôle et performance dans le travail », r=-.13, p<.05).
Ces dimensions sont faiblement corrélées avec la santé mentale et le contexte perçu n’explique que 10% de la variance des scores au GHQ-12. Néanmoins, ces résultats montrent encore et notamment l’impact du « pouvoir d’agir » (Clot, 2008), du contrôle de son activité et du rapport aux autres sur la santé (Lhuillier, 1990 ; Clot, 2011).
La communication sera l’occasion de présenter la structure du questionnaire de contexte perçu et de discuter plus précisément des liens entre les dimensions contextuelles et la santé. De possibles implications concrètes, en termes d’expression des intérêts et des attentes professionnelles ou de construction et d’évolution du rapport au travail par exemple, seront également mises en avant.