Reference : Repenser la santé mentale: à propos du projet EQUAL-RESET sur l'employabilité des détenus
Scientific congresses, symposiums and conference proceedings : Paper published in a book
Social & behavioral sciences, psychology : Sociology & social sciences
Human health sciences : Public health, health care sciences & services
http://hdl.handle.net/10993/8192
Repenser la santé mentale: à propos du projet EQUAL-RESET sur l'employabilité des détenus
French
Baumann, Michèle mailto [University of Luxembourg > Faculty of Language and Literature, Humanities, Arts and Education (FLSHASE) > Integrative Research Unit: Social and Individual Development (INSIDE) >]
Amara, Marie-Emmanuelle mailto [University of Luxembourg > Faculty of Language and Literature, Humanities, Arts and Education (FLSHASE) > Integrative Research Unit: Social and Individual Development (INSIDE) >]
Haas, Claude mailto [University of Luxembourg > Faculty of Language and Literature, Humanities, Arts and Education (FLSHASE) > Integrative Research Unit: Social and Individual Development (INSIDE) >]
2007
Politiques publiques et pratiques professionnelles face aux inégalités sociales de santé
Comité, Scientifique
AISLF
20-21
Yes
International
Toulouse
France
Colloque AISLF
25-27 janvier
Association Internationale des Sociologues de Langue Française
Lille
France
[fr] santé mentale ; détenus ; employabilité
[fr] Faire de la prison un temps utile (formation, éducation, santé) pour favoriser la réinsertion et limiter la récidive résume les règles pénitentiaires européennes et les recommandations du Conseil de l’Europe. Aujourd'hui, la prison a pour mission l’exécution des peines, mais aussi celle de préparer les individus à chercher, trouver et conserver un emploi. Formation, éducation, travail en ateliers, régime de la semi-liberté sont des activités proposées aux détenus du Centre Pénitentiaire de Givenich (CPG). Pour participer au programme EQUAL-RESET*, la santé mentale constitue un atout pour les détenus qui souhaitent s'investir dans les activités, elle représente un déterminant de poids dans l'acquisition des compétences relatives à l'employabilité. Des entretiens avec le personnel du CPG nous ont cependant conduits à nous interroger sur l'influence que pouvait avoir le niveau d'instruction sur la santé mentale des détenus et sur l'utilisation du dispositif existant.
Méthodologie. Sur 77 détenus, 52 ont accepté de participer à l'enquête. Ils ont été interrogés au moyen d'un questionnaire auto-administré et de deux questions ouvertes posées en face à face par un enquêteur. La santé mentale a été appréciée à l’aide 2 échelles validées: les dimensions psychologique et relations sociales du World Health Organization Quality Of Life (WHOQOL) et le CES-Dépression global. Parallèlement, le rôle du travail dans la vie, la capacité à se prendre en mains (Making Decision Empowerment), le nombre de personnes sur qui ils peuvent compter, la fréquence des idées de suicide, la consommation de tabac et de psychotropes ont également été mesurés.
Résultats. Sur l’ensemble des détenus, 75% fument (20 cigarettes en moyenne par jour) et 33% prennent des psychotropes. Environ 56% ont un niveau d'instruction inférieur ou égal à 9 années d’étude. Parmi eux, 52% ont moins de 30 ans et 67% sont peu satisfaits de leurs relations sociales (contre 23%). Un niveau d'études moyen ou supérieur est associé à une meilleure santé mentale ainsi qu'à un score plus élevé attribué au rôle du travail dans la vie. Ces scores et celui de l'empowerment sont d'autant plus faibles que la consommation de médicaments anti-dépresseurs et les idées de suicide sont plus fréquentes. Des scores faibles de qualité de vie et d'empowerment sont associés à une consommation de tranquillisants. Les problèmes de santé évoqués par les détenus sont essentiellement la dépression et la toxicomanie. Ils ont conscience que ces problèmes sont un frein à leur réinsertion et demandent qu’ils soient pris en charge pendant leur incarcération et non après.
Discussion. Un effet cumulatif et d'amplification existe. La non prise en compte des problèmes de santé mentale chez les détenus n'ayant pas atteint la fin du cycle secondaire, pénalise ces derniers pendant leur séjour en prison, mais aussi à leur sortie : lors de la détention, le détenu ne peut pas suivre de manière satisfaisante le programme de réinsertion qui lui est offert, et à sa sortie, au lieu d'être employable, il doit d'abord envisager de se soigner, ce qu'il fait avec réticence car il est débordé par les difficultés du retour à la vie normale. L'équité d'accès à la formation et à l’éducation, nécessite de repenser la santé mentale comme partie intégrante d’un dispositif d’accompagnement global des détenus.
Equal-reset FSE action 2
Professionals ; Students ; General public ; Others
http://hdl.handle.net/10993/8192

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