Abstract :
[en] Nombreuses études ont pu constater que les aptitudes et les apprentissages précoces influencent les apprentissages académiques ultérieurs. La valeur prédictive de différentes fonctions cognitives à l’âge préscolaire est un sujet toujours vivement discuté. L'apprentissage des mathématiques, de la lecture et de l'écrit sont soutenues par des fonctions cognitives telles que les capacités pré-numériques, le langage, les fonctions visuo-spatiales, les fonctions exécutives dont la mémoire de travail, la vitesse de traitement et la raisonnement logique. Néanmoins, seulement peu de données scientifiques sont actuellement disponibles sur l’apport de ces différentes fonctions cognitives aux apprentissages scolaires dans un contexte multilingue comme celui du Luxembourg. Au Luxembourg environ 35 % des élèves scolarisés à l'école maternelle parlent Luxembourgeois à la maison. La plupart des enfants parlent d'autres langues voire plusieurs langues au sein de leur famille. A l'école maternelle les enfants apprennent le Luxembourgeois pendant 2-3 ans. Ensuite en 1ère année de l'enseignement fondamental primaire public, tous les enfants sont alphabétisés en Allemand. Et ce n'est qu'un an plus tard que le Français s'ajoute aux apprentissages scolaires. L'apprentissage des langues est un projet ambitieux au Luxembourg et les résultats nationaux ont montré que 42 % des élèves en 3e année primaire (CE2) n'ont malheureusement pas obtenu le niveau minimal à atteindre visé par le plan d'étude en 2013 (Hornung, Hoffmann, Lorphelin, Gamo, Ugen, Fischbach, & Martin, 2015).
Le but est de développer un instrument qui s'adapte au contexte scolaire multilingue et qui permet de mesurer ces précurseurs cognitifs d’une manière valide. Ce projet vise à mieux comprendre comment différentes capacités cognitives précoces influencent les différents apprentissages scolaires dans un contexte scolaire multilingue chez l’enfant de 4 à 7 ans et les résultats de ce projet pourront servir comme base pour pouvoir développer des outils d’intervention visant à stimuler le développement de ces précurseurs dans un contexte multilingue.
La présente batterie de tests inclut plusieurs épreuves brèves individuelles pour évaluer les performances numériques et visuo-spatiales, la capacité d'inhibition verbale et d'inhibition motrice, l'empan de la mémoire de travail verbale et visuo-spatiale, la flexibilité verbale, la vitesse de traitement, la conscience phonologique, la discrimination visuelle et le vocabulaire expressif chez l’enfant de 4 à 7 ans.
Ces petites épreuves visent à évaluer ces différents précurseurs cognitifs de l’apprentissage scolaire et elles ont été développées et adaptées spécifiquement pour le contexte préscolaire suite à un pilotage avec la population cible.
Dans une première phase, les relations entre ces différentes épreuves seront étudiées pour pouvoir concrétiser notre compréhension sur l’interrelation de ces différents précurseurs cognitifs. Afin de pouvoir évaluer la valeur prédictive de ces différentes fonctions cognitives, une approche longitudinale est visée. Nous avons prévu de mettre en relation les résultats obtenus au préscolaire (Phase I) avec les résultats de ces mêmes enfants obtenus lors des «épreuves standardisées» du monitoring scolaire au Luxembourg, réalisées en première année de l’école primaire (CP en France) (Phase II).