Communication orale non publiée/Abstract (Colloques, congrès, conférences scientifiques et actes)
Le jeu d’échecs, emblème poétique et politique dans Le Livre des Rois de Ferdowsi
ERCHADI, Armand
2024Xe Congrès biennal de la SELC, « Le Jeu : Gaming, Gambling and Play in Literature »
 

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Mots-clés :
Ferdowsi; épopée; Châhnâmeh; Livre des Rois; jeu; échecs; esthétique; politique; Iran
Résumé :
[fr] Le Châhnâmeh (Le Livre des Rois) de Ferdowsi, poème persan de plus de cinquante mille distiques achevé en l’an 1010 (l’auteur continuant de le réviser jusqu’à sa mort, en 1019 ou 1025), commence par un éloge du خرد (kherad), c’est-à-dire de la « raison » et de la « sagesse », et s’achève par celui du سخن (sokhan), la « parole » poétique, comparée à une graine qui germe dans les esprits longtemps après la mort du poète. L’objet qui en fournit le plus parfait symbole est le jeu d’échecs : il occupe une place remarquable dans la dernière partie de l’épopée. Une bataille mentale y oppose le savant perse Bozorgmehr, mage héroïque, à ses collègues indiens, les brahmanes ; ces derniers ont envoyé le jeu d’échecs au roi d’Iran, sans en expliquer les principes ; si les Iraniens n’en découvrent pas les règles par eux-mêmes, en exerçant leur seule intelligence, ils devront verser à leurs ennemis un tribut et un impôt annuels ; Bozorgmehr réplique en inventant le jeu dont sont dérivés aujourd’hui le trictrac et le backgammon, avec le même enjeu, à charge pour les Indiens d’en deviner les règles par simple induction. Le jeu tient ainsi une place centrale dans cette épopée essentiellement diplomatique et constitue l’un des nombreux exemples de transferts culturels, voire d’une forme originelle de mondialisation dont il est continuellement question dans le Châhnâmeh. Ferdowsi conte également l’origine du jeu en Inde : lorsqu’une mère perd son plus jeune fils à la guerre, elle exige de connaître la façon dont celui-ci a trouvé la mort ; les brahmanes créent alors l’échiquier et ses pions dans le but de narrer de façon convaincante les circonstances de la bataille. Si l’histoire du jeu d’échecs est extrêmement riche en Occident, de l’époque médiévale à nos jours, elle met essentiellement en scène des joueurs : or, dans l’épopée persane, ce n’est pas comme activité ludique que les échecs sont considérés, mais comme règles du jeu et comme art figuratif. Ils symbolisent la valeur suprême que défend Le Livre des Rois – le principe universel de l’épique se trouvant précisément dans la défense et illustration de la valeur, transcendante et idéale – à savoir l’intelligence, la faculté spirituelle de discerner l’ordre du monde et de l’exprimer dans un poème, ce que sont à la fois le kherad et le sokhan.
Disciplines :
Littérature
Auteur, co-auteur :
ERCHADI, Armand  ;  University of Luxembourg > Faculty of Humanities, Education and Social Sciences (FHSE) > Department of Humanities (DHUM) > Romance Studies, Art and Media
Co-auteurs externes :
no
Langue du document :
Français
Titre :
Le jeu d’échecs, emblème poétique et politique dans Le Livre des Rois de Ferdowsi
Titre traduit :
[en] The Game of Chess as a Poetic and Political Emblem in Ferdowsi’s The Book of Kings
Date de publication/diffusion :
04 septembre 2024
Nom de la manifestation :
Xe Congrès biennal de la SELC, « Le Jeu : Gaming, Gambling and Play in Literature »
Organisateur de la manifestation :
SELC (Société Européenne de Littérature Comparée)
Lieu de la manifestation :
Paris, France
Date de la manifestation :
2-6 septembre 2024
Manifestation à portée :
International
Disponible sur ORBilu :
depuis le 05 septembre 2024

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