Marché du travail transfrontalier : asymétries et interdépendances

Avec ses 267 000 travailleurs frontaliers, la Grande Région SaarLorLux est souvent présentée comme un modèle d’intégration européenne. Les frontières, de moins en moins perceptibles, s’effacent pour ces navetteurs allant d’un paya à un autre. La pandémie de Covid-19 a pourtant vu réapparaitre ces limites qu’on croyait oubliées, et force est de constater que de nombreuses problématiques liées aux frontières se manifestent ces dernières années, avec d’autant plus de vigueur que les défis et tensions sont multiples et les effectifs de travailleurs frontaliers nombreux et croissants .
La question des inégalités est centrale dans ce contexte de marché du travail transfrontalier aux composantes fortement imbriquées. Cette communication se veut plutôt une réflexion d’ensemble sur les asymétries et les inégalités, mais aussi les interdépendances qui en résultent au sein du marché du travail transfrontalier. Elle se base sur des travaux et réflexions en cours à partir d’une analyse textuelle et de données relatives au travail frontalier dans la Grande Région.
La première question à poser est celle de la mesure des inégalités : qu’est-ce qu’une inégalité ? comment la mesurer en particulier en contexte transfrontalier ? de quelles inégalités parle-t-on en matière d’emploi et de formation dans la Grande Région ? La seconde question à aborder est relative à l’impact de ces asymétries sur le marché du travail transfrontalier. Les asymétries de part et d’autre des frontières en matière de salaire, de cout du logement ou encore de prestations favorisent-elles les inégalités ? ou ont-elles un effet réducteur sur les inégalités ? Pour clore notre présentation nous aborderons les défis à relever en matière d’emploi. Ils sont nombreux (défi démographique, digital, juridique….) et appellent une réflexion globale sur ces thématiques d’inégalités mais également de solidarités