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Abstract :
[fr] Dans le cadre du projet de création de l’Observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (Université de Lorraine & Université du Luxembourg), nous avons interrogé au cours de l’année 2019 près de 400 lycéens français et luxembourgeois sur leur rapport à l’enseignement de la littérature en cours de français, dans des classes de niveaux comparables (seconde en France et 3e en lycée classique au Luxembourg). À ce stade de leur parcours de formation, les lycéens peuvent faire preuve d’une certaine maturité dans leur appréhension de la littérature à l’école. Le questionnaire a été conçu en référence à de précédentes recherches (Penloup, 1999 ; Cohen-Azria et al., 2013 ; Reuter, 2016b) qui ont recouru à cette méthodologie, pour saisir les pratiques scolaires et extrascolaires des élèves, en didactique du français. Ancrée d’un point de vue théorique dans la lignée des travaux d’Yves Reuter et de son équipe consacrés à la « conscience disciplinaire », la démarche que nous avons engagée nous paraît apte à servir d’indicateur quant à la fonction et au rôle que les élèves attribuent à la littérature à l’école. Les données que nous avons récoltées, riches et diverses par notre démarche croisée, ont de fait pu être traitées selon différents prismes :
1. Dans une approche socio-didactique, nous avons essayé de comprendre comment milieu littéraire et milieu scolaire se croisent, s’enrichissent ou s’évitent. (Colloque Milieu)
2. Dans une approche plus strictement didactique, les réponses des élèves ont été éprouvées à l’aune de l’ancrage théorique de l’enquête, autour des questions de « conscience » et de « vécu » disciplinaires, pour formuler l’hypothèse de l’expression d’un « vécu littéraire » chez les élèves, en lien avec l’enseignement-apprentissage de la littérature au secondaire. (Collectif Libre cours)
3. Enfin, dans une volonté de diffusion de l’enquête, une table ronde a été organisée avec des actrices et acteurs de l’enseignement du français au Luxembourg et dans la région Grand-Est, afin de permettre la confrontation de notre démarche aux réalités du terrain de part et d’autre de la frontière. (Table ronde au colloque Milieu)
Il s’agirait dès lors de considérer les apports de ces trois explorations différentes de nos données en questionnant, comme l’y invitent les axes 4 et 5 de l’argumentaire, les finalités et la capitalisation des résultats obtenus. Quels apports peuvent être constatés d’une approche croisée, transfrontalière ? Quels enjeux se dessinent quant à la disciplinarisation de la littérature (française) et la disciplination des élèves (Ronveaux/Schneuwly) en cours de français ? Comment (re)considérer la dimension patrimoniale de l’enseignement de la littérature dans un tel contexte ?
Voilà les questions qui guideront les réflexions que nous aimerions partager avec les participant.e.s du colloque.