Abstract :
[fr] D’abord, souhaitant croiser le point de vue de la sémiotique et de la linguistique, nous réfléchissons aux différents statuts de la modalité, tels qu’ils sont définis en sémiotique (condition présupposée à laquelle un procès est soumis, dispositif modal et disposition (passionnelle)). Nous convoquons ensuite quelques oppositions chères à la linguistique (modalité vs modalisateur, intensité conceptuelle vs intensification énonciative). Afin de préciser la notion de disposition, d’une part, celle d’« émotion » ou d’« attitude » (Perrin), d’autre part, nous tentons une remontée vers les premiers balbutiements de la quête du sens. Ainsi, nous définissons une attitude (diathétique) au monde primitive, caractérisée par des proto-modalités, en relation avec des modulations. Dans une deuxième partie, il s’agit de réexaminer la notion de modalité à partir de la « grammaire de l’existence » selon Souriau. Nous nous demandons en quoi la modalité et la modalisation agissent sur les relations que l’instance en quête d’une identité modale noue avec le monde ou avec des objets de sens à instaurer. Nous cherchons à montrer que la modalité et la modalisation provoquent des altérations, des conjonctions et des disjonctions. L’élan vers quelque chose se heurte à des conflictualités. Enfin, une réflexion sur les dimensions fictive et fictionnelle, à la suite de Souriau et de Latour, conduit à placer la « surmodalisation fictionnelle » — constitutive ou constituante — à la base de la modulation des valeurs et, plus largement, de la construction énonciative de « mondes signifiants ».
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