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Abstract :
[en] Les techniques sont inséparables de l’activité humaine. Elles relèvent de l’agir et permettent de produire des objets destinés à différentes finalités matérielles (enfoncer un clou, jouer de la musique, observer les étoiles, tuer...) ou conceptuelles (outils méthodologiques, rituels, algorithmes…). Cela signifie notamment que la technique naît d’une représentation spécifique du monde et du soi, et en crée, par son interaction avec le monde, des nouvelles. A l’interface entre l’homme et (sa représentation du ainsi que son action sur) le monde, elle joue un rôle à la fois fonctionnel ainsi que fictionnel et, de par son influence sur l’interprétation du monde et sa transformation, s’avère être un outil de pouvoir.
A l’ère de la cybernétique, des données massives, et du gouvernement algorithmique, la technique cherche à dépasser son statut d’objet institué pour devenir – au moins le veut la nouvelle idéologie – elle-même capable d’instituer un ordre symbolique (technicisé), avec des effets inévitables et encore imprévisibles sur les notions de subjectivité et de système politique, juridique, économique, social.
Partant de cette interférence dynamique entre technique et symbolique, nous voudrons soulever la question de savoir de quelle manière la conception de la technique se construit et évolue dans les différentes filières des sciences humaines, avec quels effets sur les interactions entre l’homme et le monde, et avec quelles implications de pouvoir.