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Abstract :
[fr] Les données massives, ou Big Data, issues de sites Web et réseaux sociaux numériques sous la forme d’écrits, d’images, de vidéos ou de métadonnées, constituent des sources non négligeables pour les recherches actuelles ou futures en histoire culturelle. Ces traces numériques, collectées à l’initiative des chercheurs ou d’institutions, exigent des réflexions méthodologiques, de leur archivage à leur valorisation, dans le cadre de leur analyse à différentes échelles (scalable reading). Elles permettent en effet de dégager de nouvelles frontières spatio-temporelles, mais également des asymétries et distorsions entre la portée théorique du Big Data (de la milliseconde à la longue durée, du mètre au globe) et sa portée pratique (inégalités régionales dans les collectes, bruits et silences au sein des archives). En s’appuyant sur différents projets de recherche et initiatives institutionnelles, cet article propose une réflexion sur l’espace-temps du patrimoine nativement numérique en l’abordant sous l’angle des données, des collections et de la recherche, afin de saisir à la fois les conséquences de cet archivage massif sur l’histoire et le métier d’historien et de dégager les problématiques actuelles de ces sources historiques pour la recherche académique.
[en] Massive data, also known as Big Data - originating from websites and digital social networks, in the form of text, images, videos or metadata -, constitute significant sources for recent and future research in cultural history. These “digital traces”, collected by researchers or institutions, require further methodological thoughts - from their archiving to their development, in order to analyse them at different scales (scalable reading). Indeed, they allow researchers to identify new spatiotemporal boundaries, but also asymmetries and distortions between the theoretical scope of Big Data (from the millisecond to the long term, from the meter to the globe) and its practical scope (regional inequalities in collection, noise and silences within the archives). Based on several research projects and institutional initiatives, this article aims at thinking about the space-time of born-digital heritage, from the standpoint of data, collections and research, in order to grasp both the consequences of this massive archiving on the shaping of history and the profession of historian, and to identify the ongoing issues of these historical sources for academic research.