Abstract :
[en] De l’apparition du mot sabotage en France à la fin du XIXe siècle et de sa théorisation notamment par Émile Pouget (Albertelli, 2016) jusqu’aux cyberattaques, en passant par la destruction des axes de communication en temps de guerre, les réseaux comportent un grand nombre de vulnérabilités communes en dépit de leur diversité (information et communication, éner- gie, transports, ouvrages d’art, etc.). En cela, ils constituent une cible de choix pour ce qu’ils représentent ou l’organisa- tion qu’ils soutiennent. Comportent-ils des vulnérabilités spé- cifiques contre lesquelles il faudrait se prémunir (Baran, 1964 ; Abramovici, Bradley, 2009) et comment sont-elles négociées, évaluées, gérées ? Les réseaux sont-ils l’objet d’une misotechnie (Jarrige, 2016) particulière ? Quels rôles les réseaux jouent-ils comme cibles ou objectifs dans le cadre des conflits, conven- tionnels ou non (Kempf, 2014 ; Pinsolle, 2015) ? Les cibles, en- jeux et acteurs ont-ils fondamentalement évolué dans le temps (Pasquinelli, 2010) et se distinguent-ils selon les échelles et es- paces d’intervention ? Ce sont ces questions que ce dossier de Flux se propose d’examiner de manière interdisciplinaire, en analysant les actes de destruction, subversion et sabotage des réseaux, ainsi que les vulnérabilités et tentatives de protections spécifiques passées et actuelles.