Abstract :
[fr] Identifier et comparer les pratiques d’autonomie de consommateurs de médicaments psychotropes associées aux attitudes mises en jeu par ceux qui déclarent observer ou non leur traitement est l’objectif de ce travail. L'analyse qualitative des discours est basée sur l’analyse de contenu catégorielle de 46 retranscriptions de 23 femmes et 23 hommes consommateurs continus (prise régulière tous les mois depuis au moins 5 ans), âgés de 50 à 65 ans. La stratégie adoptée autour de la médication relève de l'autonomie d'action. L'intentionnalité, la détermination des conduites et leurs choix dépendent de l'autonomie de volonté. L’analyse de ces autonomies nous a permis distinguer deux types d’attitudes. Les observants pour qui le psychotrope est un soutien face à un mal vivre et qui s'inscrit dans une habitude cachée des autres. Ils respectent les doses ordonnées et ne s'aventurent pas à les modifier. Ils ont une confiance totale dans le corps médical. Les non-observants pour qui le psychotrope est une aide, une béquille dont ils se méfient. Conscients des méfaits, ils affirment une intention, une volonté de réguler cette médication. Pour donner sens à l'ordonnance, éviter une trop grande culpabilité, ils légitiment celle-ci par une obligation engendrée par un besoin, par une amélioration de la symptomatologie, minimisent la quantité et les effets de la prise. Ils coopèrent avec le médecin et sont impliqués dans une relation proche " mon médecin ". Ils montrent une certaine familiarité à l’égard du médicament et parlent ouvertement de leur consommation. L'autonomie est un moyen de responsabiliser et de valoriser une partie des patients notamment ceux qui sont non-observants afin de renforcer leur capacité à gérer au mieux leur santé.
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