[fr] exil ; littérature française ; Germaine de Staël ; ineffable ; indicible ; discours
[fr] Figure de proue de l’opposition libérale sous le Premier Empire, Germaine de Staël se voit très tôt ostracisée par Napoléon, qui l’éloigne de Paris dès 1803, avant de lui donner l’ordre, en 1810, de quitter la France. La correspondance de l’écrivaine la voit d’emblée aux prises avec une difficulté nouvelle : celle de dire l’exil, ineffable par excellence. Souffrant de sa réclusion à Coppet, elle finit par déjouer la vigilance des agents du régime en 1812 pour entreprendre un périple qui la voit traverser l’Autriche, la Russie et la Suède afin de gagner l’Angleterre, terre de liberté. Libre enfin de prendre la plume, elle entame durant ce voyage un manuscrit, lieu d’une parole singulière sur l’exil, tant s’y noue un lien inédit entre le sort du collectif, opprimé par le joug impérial, et la singularité d’une destinée – celle d’une proscrite qui devait faire de son exil une opportunité sans pareille pour élargir son propos et son rayonnement aux dimensions de l’Europe.