[fr] Rarement notion aura connu des fortunes aussi diverses. Terminologique d’abord, avec un foisonnement étonnant de termes voulant désigner la même réalité : celle d’un espace politique renfermant plusieurs cultures. Après l’appellation descriptive « société plurale », au fil des décennies des catégories plus normatives s’imposent comme « société duale », « société composite », voire « société divisée ». Conceptuelle ensuite, car cette notion est charnière en science politique. Prenant le contre-pied de la dynamique unitaire de l’État-nation et se positionnant à l’opposé de la conception de Talcott Parsons selon laquelle la société est une entité intégrée assurant son fonctionnement par un ensemble de valeurs partagées1 , elle ouvre la voie, tout au long du XXe siècle, à de nouveaux champs de recherches. Ainsi, le constat de l’absence d’un socle de valeurs communes conduit plusieurs auteurs à s’intéresser au fonctionnement élitiste et consensuel de certaines de ces sociétés atteignant un résultat inattendu de stabilité politique. Cette réflexion donne lieu à l’émergence des études sur le consociationalisme. Le constat inverse d’instabilité chronique et de violences affectant de nombreuses sociétés plurales élargit quant à lui l’analyse aux conflits impliquant une dimension ethnique.
Disciplines :
Political science, public administration & international relations
Author, co-author :
FARHAT, Nadim ; University of Luxembourg > Faculty of Humanities, Education and Social Sciences (FHSE) > Department of Humanities (DHUM)
External co-authors :
no
Language :
French
Title :
La société plurale est-elle « conflictogène » ? Itinéraire d’un concept structurant de la science politique