Reference : La remontée en puissance à la lumière des vulnérabilités et dépendances industrielles...
Reports : Expert report
Law, criminology & political science : Political science, public administration & international relations
http://hdl.handle.net/10993/47140
La remontée en puissance à la lumière des vulnérabilités et dépendances industrielles révélées par la crise sanitaire
French
[en] The rise to power in light of the industrial vulnerabilities and dependencies revealed by the covid crisis
Fouillet, Thibault mailto [University of Luxembourg > Faculty of Humanities, Education and Social Sciences (FHSE) > > ; Fondation pour la Recherche Stratégique > > > Chargé de recherches]
Sep-2020
Ministère des Armées
41
Paris
France
[en] Large scale conflict ; Rise of power ; Military strategy ; Military industries
[fr] remontée en puissance dépend évidemment du niveau de puissance ambitionné et des délais imposés pour y parvenir. Le niveau retenu extrapolé du contrat opérationnel, de la LPM et des différentes déclarations officielles est une force adaptée à la haute intensité au modèle complet. Cette force dont l’ossature est constituée par une division interarmes et interalliés OTAN, dispose de la capacité d’entrer en premier dans un cadre non permissif (outrepassant la capacité A2AD adverse). Disposant d’une capacité de commandement de niveau corps d’armée elle engerbe, outre 2 brigades terrestres nationales, des forces alliées et doit permettre à la France d’assurer les responsabilités de nation cadre.
La réalisation par la BISD de cette capacité nationale compte tenu de l’état actuel des forces, des parcs, et des dépôts, dépend évidemment des délais accordés pour cette remontée en puissance.
La remontée en puissance dans l’urgence sous la pression d’évènements extérieurs périlleux permettrait dans le court terme d’ici à 2025 de satisfaire les besoins exprimés par la LPM sans laisser de place à l’innovation, mais en optimisant les réparations de matériels existants ainsi que l’augmentation de leurs volumes tout en acceptant des lacunes qui ne pourraient être comblées que par le concours d’éléments spécialisés américains, en particulier dans les domaines C4ISR et de la défense contre les tirs indirects et les forces aériennes ennemies.
La remontée en puissance progressive pour sa part, envisagée à horizon 2030, permet de mieux tirer parti des innovations apportées en particulier par le système scorpion et certains armements en cours de développement (munitions de précisions, capacités drones…). Toutefois même dans cette logique certaines capacités négligées demeureraient incomplètes du fait d’abandons capacitaires industriels (défense sol-air terrestre notamment), et pourraient souffrir à l’avenir d’une capacité industrielle fragilisée par la crise sanitaire.
En vue de combler ces manques, deux voies de renforcement de la BISD ont été envisagées : une vision nationale et une vision européenne. Si dans la plupart des cas la voie nationale apparaît comme pertinente notamment afin de garantir une capacité de production même en cas de crise mondiale ; lorsqu’il s’agit de capacités globales à recréer (C-RAM) ou de hautes technologies, une mutualisation de la R&D et des coûts au niveau européen apparaît comme plus adéquate.
Dans tous les cas, le développement de capacités dimensionnantes ne peut s’inscrire que dans le temps long, selon un horizon 2040 voire 2050, dépassant de loin l’ambition de remontée en puissance décrite dans cette note, et impliquant entre temps la poursuite d’une dépendance aux capacités américaines déployées en coalition dans le cadre d’opérations de haute intensité.
Fort de ces éléments un ensemble de recommandations tant pour la BISD que pour l’armée de Terre a pu être formulé (dont le détail est disponible au § 3.2) qui peut se résumer selon deux priorités :
 À court terme : déterminer une structure de pilotage permettant de certifier la prise en compte des besoins de l’armée de Terre dans la relance générale de l’économie des industries de défense.
 À moyen terme : assurer la remontée en puissance de l’armée de Terre en accélérant la mise en oeuvre des programmes futurs des forces terrestres (en particulier le segment lourd) pour prévoir sur le long terme les besoins opérationnels et les intégrer dans la prochaine LPM. L’enjeu étant de pouvoir anticiper à plus long terme les coopérations européennes structurantes et les dépendances critiques aux forces américaines (ainsi que les voies éventuelles pour les atténuer).
Observatoire Armée de Terre 2035
Direction Générale des Relations Internationales et de la Stratégie - DGRIS
http://hdl.handle.net/10993/47140

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