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Abstract :
[en] L’historienne Laure Verdon caractérise « tout acte ou parole qui rompt le tissu social et porte atteinte à l’ordre » comme violence. De plus, le chercheur « doit s’interroger sur les formes qu’a pris la violence au fil des époques et sur le rapport que les hommes entretiennent avec elle » (Éloïse Adde, 2012).
Parmi d’autres voies pour saisir cette variation historique et culturelle de la perception de la violence, nous proposons une analyse minutieuse des comptes des officiers de justice. Contrairement aux règlements, aux lois ou encore aux sources judiciaires qui expriment le fonctionnement théorique de la justice, ces comptes, de par leur caractère administratif, livrent une image réelle des crimes commis. Bien que le terme « violence » n’apparaisse jamais en tant que tel dans ces sources, les crimes et délits mentionnés dans les comptes sont considérés comme tels car ils représentent toujours une forme de violence contre le tissu social ou/et l’ordre établie. Leur présence dans ces sources et leur usage en justice permettent de projeter la conception de la violence pour une époque concrète en nous informant sur la perception quotidienne que les contemporains - surtout les justiciers - en avaient envers. En outre, la variété des cas permet de moduler cette compréhension et de proposer une lecture fine du phénomène.
Conservés presque dans leur totalité pour la période de 1525 à 1630, les livres de comptes rédigés dans la prévôté de Luxembourg, une des plus grandes du duché, consistent une source primordiale pour entamer une telle recherche.