[fr] Rédigée en 1309-1310, la Chronique de Dalimil compte parmi les tout
premiers textes de la littérature tchèque à avoir été rédigés en langue
vernaculaire. Le projet de l’auteur est en effet de mobiliser la
« nation » tchèque contre la menace allemande, à une époque où le
royaume traverse une période de grande instabilité, suite à
l’assassinat de Venceslas III (1306) et à l’extinction de la dynastie des
Přemyslides qui en a résulté. Dans cet article, je me suis concentrée
sur la manière dont l’auteur faisait entrer les étrangers en scène au
fil de sa chronique. Dans sa vision exclusive de la nation, les
étrangers sont logiquement des intrus dont il faut se méfier.
Néanmoins, les résultats de l’analyse lexicométrique réalisée grâce
au logiciel HYPERBASE m’ont permis de me rendre compte que
tous les étrangers n’étaient pas logés à la même enseigne et que les
Allemands bénéficiaient d’un traitement tout particulier. Même si
Polonais et Hongrois sont décrits comme des voisins contre lesquels
les Tchèques sont entrés régulièrement en guerre, ils ne suscitent
aucun sentiment négatif de la part de l’auteur qui, tout au plus,
dépeint leurs défaites – parfois inventées – avec ironie. Les
Allemands sont au contraire à l’origine d’une phraséologie haineuse
extrêmement acérée pour l’époque, dont l’analyse et la
compréhension sont au cœur de cette contribution.
Disciplines :
History
Author, co-author :
Vomacka, Eloïse ; University of Luxembourg > Faculty of Language and Literature, Humanities, Arts and Education (FLSHASE) > Identités, Politiques, Sociétés, Espaces (IPSE)
Language :
French
Title :
Les étrangers dans la chronique de Dalimil, une place de choix faite aux Allemands
Publication date :
December 2011
Journal title :
Cahiers du Centre français de recherche en sciences sociales (CEFRES)