MARGUE, M., Dierkens, A., PETTIAU, H., & Gaillard, M. (2011). De la mer du Nord à la Méditerranée Francia Media. Une région au coeur de l'Europe (c.840-c.1050). Luxembourg, Luxembourg: CLUDEM.
Le traité de Verdun de 843 mit fin à plusieurs années de guerres fratricides entre les trois fils de Louis le Pieux. Il consacra la partition de l’Empire carolingien en trois royaumes : la Francie occidentale et la Francie orientale qui évolueront au cours des siècles pour former respectivement les royaumes de France et de Germanie, encadrant une partie centrale, s’étendant de la Frise à l’Italie, dont hérita Lothaire, l’aîné des fils de Louis le Pieux, également détenteur du titre impérial. L’empereur Lothaire Ier régna pendant douze ans sur cet espace hétérogène, comprenant Aix-la-Chapelle, la « capitale » de Charlemagne et de Louis le Pieux, et s’étendant jusqu’à Rome et aux États pontificaux. Ce royaume dénommé, faute de mieux, « Francie médiane » eut une existence éphémère en tant qu’espace politique unifié car dès le décès de Lothaire (855), il fut scindé en plusieurs entités : les royaumes de Charles de Provence et de Louis d’Italie au Sud, et le royaume de Lothaire II, qui deviendra la Lotharingie, au Nord. Ces trois États entrèrent progressivement dans l’orbite de la Francie orientale, pour devenir parties intégrantes de l’Empire germanique. Le présent volume rassemble les Actes d’un colloque international qui a réuni en février 2006 à Metz, Luxembourg et Trèves des médiévistes, historiens des textes, archéologues et philologues afin d’aborder, dans une perspective interdisciplinaire, l’histoire politique, institutionnelle, économique et sociale de la Francia Media, espace central européen. Alternant exposés thématiques, synthèses régionales et études de cas, tenant compte des avancées récentes de l’historiographie (par exemple sur les notions de constructions identitaires ou d’espace), ce volume dresse un état des connaissances sur la Francia Media et les royaumes qui en sont issus, du milieu du IXe au milieu du XIe siècle. Il constitue de ce fait une contribution originale à l’étude du monde carolingien et à l’histoire du Moyen Âge occidental.