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See detailLe parcours de vie entre défense sociale et maladie mentale de Maxence C. Etude d’un cas de dégénéré délinquant dans la Belgique du XXème siècle
Dal Zilio, Samuel UL

Scientific Conference (2022, July 08)

« L’intelligence et le sens moral d’un enfant de 8 ans », c’est par ces mots qu’en août 1933, le médecin-chef de l’Etablissement de Défense Sociale de Tournai qualifie l’état psychique de Maxence C., un ... [more ▼]

« L’intelligence et le sens moral d’un enfant de 8 ans », c’est par ces mots qu’en août 1933, le médecin-chef de l’Etablissement de Défense Sociale de Tournai qualifie l’état psychique de Maxence C., un débile mental (sic) reconnu coupable du chef de vol et d’escroquerie mais jugé incapable du contrôle de ses actions. A l’aube de ses 27 ans, ce « demi-fou » enchaîne depuis vingt ans les séjours en institution. Entre internats médico-pédagogiques, asiles d’aliénés et établissements de défense sociale, le parcours de vie de Maxence C. est jalonné de multiples interactions avec les autorités judiciaires, médicales et administratives qui tantôt le condamne à l’incarcération, tantôt favorise sa réhabilitation au sein de la société. Arrimé à cette identité de marginal dans un « monde faux et crapuleux » selon ses dires, Maxence C. peine à acquérir une pleine autonomie synonyme de liberté (re)trouvée. Travail, suivi médical, tutelle morale et accompagnement familial semblent toujours vains. Devenu sexagénaire, il demeure ainsi un « danger social » balloté entre asiles-prisons et prisons-asiles aux quatre coins du royaume. A travers l’examen minutieux d’un dossier de plusieurs centaines de pages élaboré par la Commission de défense sociale de Forest, cette communication propose de mettre en lumière la complexité de la trajectoire de vie d’un individu à la fois criminel et aliéné, visé par un dispositif hybride de sécurité et de soins. Si cette étude considère la perspective du patient à travers une histoire par le bas, elle dépasse celle-ci pour entrouvrir la possibilité d’un récit polyphonique sur des temps longs qui confronte de multiples voix (celle de l’administration et de la police, celle des médecins et des magistrats, celle du malade et de ses proches). Nourrit par les enseignements de la micro-histoire et de l’étude de cas dans la recherche historique, cette contribution offre un regard original sur l’évolution des normes qui conditionnent un mouvement vers ou, au contraire, hors de l’institution. Les phases d’entrée et de sortie des établissements sont en effet des moments charnières de l’affirmation du pouvoir des acteurs. Dès lors, quels sont les motifs à une incarcération et quelles sont les conditions à un élargissement ? Comment s’organise la prise de la décision entre les différents intervenants ? Et qui en assure le contrôle et le suivi ? Enfin, quelles sont les marges de manœuvre et les capacités d’actions du « malade » face à eux ? Cette étude d’une trajectoire de vie individuelle constitue également une opportunité de s’interroger sur l’évolution des systèmes de prise en charge des criminels malades mentaux dans le royaume au XXème siècle. Ainsi durant l’existence de Maxence C. se créent de nouvelles structures psychiatriques (dispensaires d’hygiène mentale, annexes psychiatriques dans les prisons et les hôpitaux généraux, établissements de défense sociale, etc.) se construisent des nouvelles politiques sociales (INAMI, CPAS, mutualités, etc.), s’élaborent des nouvelles législations (loi relative à la défense sociale, au handicap, à la maladie mentale), s’affirment de nouveaux métiers de la santé mentale (psychologue, infirmière psychiatrique, assistants sociaux, etc.), s’établissent de nouveaux rapports à la folie, au handicap et à la criminalité. [less ▲]

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Peer Reviewed
See detail« Réclamée par sa famille contre l’avis des médecins » : pouvoir et implication des familles de patients dans les processus d’internement psychiatrique à l’asile de Schaerbeek entre 1850 et 1914 ».
Dal Zilio, Samuel UL

in Journal of Belgian History (2021), 51(4), 100-124

This article examines the influence of patients' families in the Schaerbeek asylum for the insane between 1853 and 1914. Through the examination of the institution's medico-administrative registers during ... [more ▼]

This article examines the influence of patients' families in the Schaerbeek asylum for the insane between 1853 and 1914. Through the examination of the institution's medico-administrative registers during four periods of psychiatric internment (admissions, establishment of diagnoses, social relations of the patients, and discharges), the central role played by the patients' entourage in the asylums is revealed. Between high economic capital and favorable legal provisions, families are indeed able to influence the possibilities and modalities of psychiatric internment. However, families' room for manoeuvre is not unlimited. Entries, diagnoses, social relations of patients and discharges are constantly subject to negotiation between the different holders of the asylums' power. Thus, this contribution highlights the way in which the interests of the patients' families clash with those of the asylum's management, the alienist physicians and the public authorities. [less ▲]

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